Adams et collaborateurs : sévérité des troubles dans l'Autisme et nutrition
Analyse détaillée de publication
L’étude vise à montrer le lien entre la sévérité des troubles dans l’Autisme et la nutrition ; dans le sens où plus le stress oxydatif et les carences en vitamines sont importants, plus l’intensité des troubles est forte
La connexion entre les perturbations métaboliques et les troubles du développement est un sujet de recherche en pleine expansion. Cette étude examine et compare l’état nutritionnel et métabolique d’enfants autistes avec celui d’enfants neurotypiques, tout en explorant l’éventuelle relation entre la gravité de l’autisme et les biomarqueurs.
Les participants étaient des enfants de l’Arizona âgés de 5 à 16 ans souffrant de troubles du spectre autistique (n = 55), comparés à des témoins neurotypiques n’ayant pas de frère ou de sœur (n = 44), d’âge, de sexe et de répartition géographique similaires. Aucun des deux groupes n’avait pris de suppléments vitaminiques/minéraux au cours des deux mois précédant le prélèvement de l’échantillon. La gravité de l’autisme a été évaluée à l’aide de l’inventaire comportemental des troubles envahissants du développement (PDD-BI), de la liste de contrôle pour l’évaluation du traitement de l’autisme (ATEC) et de l’échelle de gravité de l’autisme (SAS). Les mesures de l’étude comprenaient : les vitamines, les biomarqueurs du statut vitaminique, les minéraux, les acides aminés plasmatiques, le glutathion plasmatique et les biomarqueurs du stress oxydatif, de la méthylation, de la sulfatation et de la production d’énergie.
Les biomarqueurs des enfants autistes comparés à ceux des témoins à l’aide d’un test t ou d’un test de Wilcoxon ont révélé les différences statistiquement significatives suivantes (p < 0,001) : Faibles niveaux de biotine, de glutathion plasmatique, de SAM RBC, d’uridine plasmatique, d’ATP plasmatique, de NADH RBC, de NADPH RBC, de sulfate plasmatique (libre et total) et de tryptophane plasmatique ; également niveaux élevés de marqueurs de stress oxydatif et de glutamate plasmatique. Les niveaux des biomarqueurs pour les témoins neurotypiques étaient en bon accord avec les plages de référence publiées. Une analyse de régression linéaire multiple par étapes a démontré des associations significatives entre plusieurs groupes de biomarqueurs et les trois échelles de gravité de l’autisme, y compris les vitamines (R2 ajusté de 0,25-0,57), les minéraux (R2 ajusté de 0,22-0,38) et les acides aminés plasmatiques (R2 ajusté de 0,22-0,39).
Le groupe autiste présentait de nombreuses différences statistiquement significatives dans son état nutritionnel et métabolique, notamment des biomarqueurs indiquant une insuffisance en vitamines, un stress oxydatif accru, une capacité réduite de transport de l’énergie, de sulfatation et de détoxification.
Plusieurs groupes de biomarqueurs ont été associés de manière significative à des variations de la gravité de l’autisme.
Ces différences nutritionnelles et métaboliques sont généralement en accord avec d’autres résultats publiés et peuvent probablement faire l’objet d’une supplémentation nutritionnelle.
Des recherches sur le traitement et sa relation avec les comorbidités et l’étiologie de l’autisme sont justifiées.
Nous l’avons vu précédemment lors de nombreuses autres analyses : l’Autisme est plus défavorablement concerné par les déficits en vitamines ainsi que par le stress oxydatif (ils en sont plus sensibles et facilement concernés que la population dite neurotypique).
Or, nous venons de le lire dans cette recherche : plus ces troubles nutritionnels sont importants, plus les troubles mesurés sont importants aussi.
Autrement dit : la nutrition (notamment ici la « mauvaise » nutrition : en tout cas peu adaptée à la spécificité de l’autisme) est étroitement liée au degré de sévérité de l’autisme (par les symptômes mesurés).
Il est donc logique et essentiel de se pencher le plus sérieusement possible sur l’alimentation des personnes autistes, pour les aider à soulager certains troubles. La nutrition est un domaine passionnant, et fait l’objet de ce site dédié. Je vous suggère donc fortement d’en parcourir l’ensemble pour en apprendre le plus possible et utiliser vos futures nouvelles connaissances dans votre quotidien.
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Évaluation détaillée de l'étude :
Rigueur méthodologique
L’étude repose sur un échantillon raisonnable (55 enfants autistes et 44 enfants neurotypiques), et la méthodologie est clairement décrite, avec des tests spécifiques pour les biomarqueurs et une analyse statistique rigoureuse. Un point fort est l’utilisation d’un groupe de contrôle neurotypique bien apparié (âge, sexe, localisation géographique). Cependant, l’étude reste observationnelle, ce qui limite les conclusions de causalité.
Pertinence et originalité des résultats
L’étude aborde un domaine crucial et sous-exploré : les différences nutritionnelles et métaboliques chez les enfants autistes. Les résultats sont pertinents, démontrant des carences significatives en certains biomarqueurs et des associations avec la sévérité de l’autisme, ce qui ouvre des pistes pour de futures recherches sur la supplémentation nutritionnelle.
Clarté et transparence de la présentation
L’article est bien structuré, avec des tableaux et des graphiques clairs qui mettent en évidence les différences entre les groupes. Les limites de l’étude sont reconnues, bien que plus de détails sur certains aspects pratiques (comme le traitement des données manquantes) auraient pu être fournis.
Validité externe et applicabilité
L’étude fournit des résultats intéressants pour la population étudiée, mais il est difficile de généraliser ces conclusions à l’ensemble des enfants autistes en raison des spécificités géographiques (Arizona) et des différences potentielles dans les facteurs environnementaux. De plus, les résultats nécessiteraient une étude interventionnelle pour confirmer l’applicabilité clinique des recommandations de supplémentation.
NOTE GLOBALE
L’étude est bien menée et fournit des résultats prometteurs pour l’approfondissement des recherches sur les carences nutritionnelles dans l’autisme, avec des implications cliniques intéressantes. Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer l’impact des interventions.
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