Parletta et collaborateurs : lien entre omégas 3 et sévérité des symptômes

Analyse détaillée de publication

L’étude vise à montrer le lien entre la sévérité des symptômes dans l’Autisme et les Troubles De l’Attention avec ou sans Hyperactivité et la consommation des omégas 3 (plus précisément le niveau de DHA, EPA et AA)  ; dans le sens où plus ces niveaux étaient faibles (mauvaise absorption métabolique, faible consommation, …), plus l’intensité des symptômes était forte.

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Il existe des preuves que les enfants souffrant de trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et
de Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA) ont des niveaux d’acides gras polyinsaturés oméga-3 (AGPI n-3) inférieurs à ceux de la population dite « témoin ».

Les évaluations et les échantillons de sang de 565 enfants âgés de 3 à 17 ans atteints de TDAH (n = 401), de TSA (n = 85) ou de contrôle (n = 79) ont été analysés.

Des ANOVA à sens unique avec l’analyse post-hoc de Tukey ont permis d’étudier les différences entre les taux d’AGPI et les taux de cholestérol.


Les différences dans les niveaux d’AGPI et les scores ATBRS, TOVA et CARS ont été étudiées.

Les enfants avec TDAH et TSA avaient un ratio DHA, EPA et AA plus bas ; et un ratio EPA/AA plus que le groupe contrôle (respectivement n-3 et n-6 à p<0.001).

Les enfants porteurs de TSA avaient moins de DHA, d’EPA et d’AA que les enfants atteints de TDAH (p<0.001).

Les scores ATBRS sont en corrélation négative avec l’EPA (r =-.294, P<0.001), DHA (r =-.424,
P<0,001), n-3/n-6 (r =-.477, P<0,001) et positivement avec AA/EPA (r = .222, P <.01).

Les scores TOVA étaient en corrélation positive avec le DHA (r = .610, P<0.001), l’EPA (r = .418, P<0.001), l’AA (r =
.199, P<0.001) et n-3/n-6 (r = .509, P<0.001) et négativement avec AA/EPA (r =-.243,
P<0.001).

Les scores CARS sont en corrélation significative avec le DHA (r = .328, P = 0.002), l’EPA (r =-.225, P = 0.038) et l’AA (r =.251, P=0.021).

Les enfants atteints de TDAH et de TSA présentaient de faibles niveaux d’EPA, de DHA et d’AA, ainsi qu’une forte proportion d’AGPI n-6/n-3, et ces niveaux étaient significativement corrélés avec les symptômes.

Nous l’avons vu précédemment lors de nombreuses autres analyses : l’Autisme est plus défavorablement concerné par les déficits en oméga-3 que la population dite neurotypique. C’est également vrai à moindre mesure pour les TDAH.

Or, nous venons de le lire dans cette recherche : plus ces faibles niveaux d’oméga-3 sont importants (via le DHA, EPA et AA), plus les troubles mesurés (ici par les symptômes) sont importants aussi. Le ratio oméga 3 / oméga 6 y joue aussi un rôle important.

Autrement dit : la nutrition et plus particulièrement l’apport en oméga 3 (notamment ici la « mauvaise » nutrition : en tout cas peu adaptée à la spécificité de l’autisme) est étroitement liée au degré de sévérité de l’autisme (par les symptômes mesurés).

Il est donc logique et essentiel de se pencher le plus sérieusement possible sur l’alimentation des personnes autistes, pour les aider à soulager certains troubles. La nutrition est un domaine passionnant, et fait l’objet de ce site dédié. Je vous suggère donc fortement d’en parcourir l’ensemble pour en apprendre le plus possible et utiliser vos futures nouvelles connaissances dans votre quotidien.

De nombreuses pages expliquent en détails ce que sont vraiment les oméga 3 ! (je vous conseille de les consulter pour en apprendre davantage)

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Évaluation détaillée de l'étude :

Rigueur méthodologique

L’étude est rigoureuse avec un grand échantillon de 565 enfants, une méthodologie bien décrite et une analyse statistique adéquate. L’utilisation d’outils de diagnostic validés pour l’ADHD et l’ASD est solide. Cependant, il manque une prise en compte explicite de certains facteurs de confusion potentiels comme l’alimentation exacte des enfants en dehors des compléments exclus.

Pertinence et originalité des résultats

L’étude aborde un sujet d’importance croissante : le lien entre les niveaux d’acides gras polyinsaturés et les symptômes neurodéveloppementaux. Cela pourrait avoir des implications majeures pour des interventions nutritionnelles dans la gestion du TDAH et du TSA.

Clarté et transparence de la présentation

L’étude est bien structurée et les résultats sont présentés de manière claire avec des tableaux et des figures facilitant la compréhension des données. Cependant, certains détails méthodologiques pourraient être explicités davantage, notamment la gestion des facteurs de confusion potentiels, comme les régimes alimentaires exacts des enfants.

Validité externe et applicabilité

Bien que les résultats soient intéressants, la validité externe est limitée par le fait que l’étude se concentre sur un échantillon spécifique d’enfants d’une clinique en Australie (autrement dit : une population qui fréquente une clinique spécialisée en neurothérapie comportementale). Cela peut restreindre la généralisation des résultats à d’autres populations. Cependant, les implications pour des interventions nutritionnelles restent applicables à des contextes plus larges, sous réserve de confirmations dans d’autres études.

NOTE GLOBALE

Cette étude fournit des résultats significatifs et potentiellement applicables à la gestion des symptômes liés au TDAH et TSA, avec une bonne rigueur scientifique et des perspectives intéressantes pour de futures recherches et interventions basées sur la nutrition. Toutefois, certaines améliorations en termes de généralisation et de détails méthodologiques pourraient renforcer encore son impact.

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